Une enfance sur le Plateau
Je suis arrivé à Montréal en 1974, à l’âge de deux ans, accompagné de mon frère et de ma mère, pour rejoindre mon père qui s’y était installé quelques années auparavant. Je me souviens encore de ma première neige : mon frère et moi étions fascinés. Nous attrapions les flocons avec nos langues pour les manger!
J’ai grandi sur le Plateau-Mont-Royal, où ma mère, une femme d’une force incroyable, m’a transmis le courage et la résilience. Elle cumulait plusieurs emplois pour subvenir à nos besoins et elle trouvait quand même le temps de nous emmener souvent jouer au parc La Fontaine, j’adorais le Jardin des merveilles et les animaux!
De son côté, mon père nous à transmit l'amour du Québec et du Canada qu’il avait adopté comme terre d'accueil pour sa famille et ses enfants. Il nous a inculqué le sens du devoir envers la collectivité afin de devenir des citoyens productif pour le bien de tous.
Grâce à Dieu, j’ai grandi entouré d’une famille et d’une communauté bienveillante et altruiste qui a contribué à faire de moi ce que je suis. Aujourd’hui je veux redonner à ma collectivité ce que j’ai reçu afin que tous s'épanouissent dans notre société.
Adolescence et basket
Adolescent, j’ai découvert le pouvoir du basketball, un sport qui m’a permis de me révéler et de m’épanouir. Étudiant à l’école secondaire Jeanne-Mance, puis membre d’un programme élite (IMCO) représentant Montréal, j’ai ressenti, pour la première fois, que mon identité de jeune Noir était perçue positivement.
Dans ce contexte, j’ai bénéficié jusqu'à un certain point d’une perception favorable car j’était devenu une source d’inspiration pour ceux qui voulaient exceller dans la discipline qu’est le basket-ball. Sur le terrain, j’ai trouvé ma voix, forgé mon caractère et commencé à comprendre comment le sport pouvait être un outil puissant de transformation sociale.
Trouver sa place en soutenant les jeunes
En passant du temps avec eux, j’ai vu les besoins énormes, non seulement pour des infrastructures sportives, mais aussi pour un accompagnement humain. Ces jeunes et leurs familles faisaient face à de multiples défis qui allaient bien au-delà du sport. C’est à ce moment-là que j’ai senti un appel profond : je devais m’engager pour ma communauté.
À 20 ans, avec ma famille nous sommes déménagés à Rivière-des-Prairies dans une coopérative d’habitation. Là-bas, j’ai remarqué un groupe de jeunes qui s’étaient fabriqué un panier de basket avec une caisse de lait trouée. Ils jouaient dans le stationnement, faute d’avoir accès à un terrain à proximité. Très vite, ils m’ont demandé de jouer avec eux, et j’ai fait la rencontre d’autres adolescents des HLM avoisinants, qui eux aussi s’étaient improvisé des terrains dans des espaces désaffectés.
J’ai compris l’importance d’offrir un cadre positif dans un quartier en proie à une crise de violence. À l’époque, Rivière-des-Prairies vivait une période difficile. Avec le soutien de l’école secondaire Jean-Grou, du Service de police et de la Ville de Montréal, j’ai fondé Équipe RDP à l’âge de 25 ans. Ce fut une initiative collective rendue possible grâce à des personnes engagées comme, Bealy Alexandre, Patrice Moss, Chantal Galarneau, Luciano Contenta, Anna Sama, Michel Langis, Sylvie Lepage, Jocelyne Simon , Normand Seguin et Claude Charlebois du SPVM. Nous avons lancé des programmes pour lutter contre l’isolement, la marginalisation et le décrochage scolaire en réduisant la violence.
La Maison des jeunes de Rivière-des-prairies
La Maison des Jeunes cherchait des bénévoles pour animer des activitéspour les jeunes du quartier. J’ai vu à ce moment une opportunité de rassembler les jeunes à travers le sport. J’ai proposé de créer une ligue de basketball pour leur offrir un espace structuré qui leur permettrait de s’épanouir. Grâce au soutien de la Ville et de l’école secondaire Jean-Grou, cette initiative a vu le jour et a permis de poser les bases de mon engagement communautaire.
C’est également au Gymnase de Jean-Grou, dans le cadre d’une activité de la Maison des Jeunes, que j’ai rencontré Catherine. Son engagement, sa force, sa détermination et son authenticité m’ont immédiatement touché. Elle est devenue tranquillement une amie, une collaboratrice, une collègue et puis une partenaire pour la vie!
Une famille soudée et engagée
Notre histoire, à Catherine et moi, a débuté à la fin des années 90. On s’est mariés en 2003 et, depuis, on avance ensemble avec des valeurs qui nous tiennent à cœur et une envie commune de faire une différence dans le monde. On a quatre enfants, aujourd’hui grands — des ados et des jeunes adultes — qui sont au cœur de notre vie et de notre motivation.
Catherine est aussi très impliquée dans son milieu depuis de nombreuses années. Elle partage cette même passion d’aider les autres et de contribuer à améliorer la société.
À travers tout ça, on a toujours été là l’un pour l’autre, que ce soit dans nos projets ou dans notre vie amoureuse et de famille. C'est avec l'appui précieux de Catherine et de mes enfants que j'ouvre ce nouveau chapitre de ma vie.
Un engagement qui prend une nouvelle dimension
À l’aube de la cinquantaine, et avec 30 ans d’engagement communautaire, je ressens aujourd’hui le besoin de pousser mon engagement encore plus loin. Ces années d’implication sur le terrain m’ont permis de comprendre les défis réels de notre circonscription d’Honoré-Mercier, d’apprendre à bâtir des ponts et de trouver des solutions concrètes.
Le moment est venu pour moi de franchir une nouvelle étape et de m’engager en politique. C’est une décision mûrement réfléchie, née d’une volonté profonde de continuer à servir, mais à une échelle plus large. Je crois que mon expérience, ma vision et ma détermination peuvent faire une réelle différence dans la vie des citoyens d’Honoré-Mercier.
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